Affrontements entre groupes armés dans la région de Gao au Mali
Dans la région de Ménaka (nord-est), plusieurs soldats maliens ont tragiquement perdu la vie jeudi dernier lors d’une embuscade perpétrée par des djihadistes contre un convoi de l’armée en direction du Niger. Les informations ont été communiquées vendredi par un responsable militaire et un élu local.
Selon le premier bilan établi par le responsable militaire, six hommes ont été tués lors de cette attaque. Cependant, les recherches sont toujours en cours pour retrouver d’autres personnes portées disparues, tandis que les terroristes auraient perdu au moins 15 de leurs combattants, d’après les mêmes sources. « Nous avons ce jour lancé la recherche d’autres (portés disparus) mais les terroristes ont perdu au moins 15 combattants », a-t-il dit.
L’élu local a évoqué la possibilité que le bilan s’élève à une vingtaine de victimes, en prenant en compte les militaires maliens morts, blessés et portés disparus. Néanmoins, la situation reste encore floue et les deux sources ont préféré rester anonymes étant donné l’absence de communication officielle de la part des autorités.
On a appris que l’armée malienne ainsi que des paramilitaires du groupe de sécurité russe Wagner étaient déployés dans la zone. Les autorités en place présentent ces renforts étrangers comme étant des instructeurs russes. L’attaque, menée par des djihadistes affiliés au groupe État islamique, ciblait un convoi de l’armée qui escortait des camions en direction du Niger, un pays voisin en proie à une propagation djihadiste et confronté à une crise majeure depuis un coup d’État militaire, selon les sources militaires et policières.
Le Mali, également dirigé par une junte depuis un coup d’État en 2020, a assuré les nouvelles autorités nigériennes de son soutien tout en mettant en garde contre toute intervention militaire extérieure, qu’elle considérerait comme une « déclaration de guerre ». Au cours d’une visite à Bamako mercredi dernier, une personnalité influente de la junte nigérienne a souligné l’importance de la coopération entre les deux pays dans leur lutte contre les groupes jihadistes. Depuis 2012, le Mali fait face à une profonde crise sécuritaire qui a commencé dans le nord du pays et s’est étendue au centre, ainsi qu’aux pays voisins du Burkina Faso et du Niger.
La région de Ménaka, dans le nord-est du pays, est depuis plusieurs mois le théâtre d’une montée en puissance de l’État islamique au grand Sahara (EIGS). Selon un rapport récent de Human Rights Watch, les attaques perpétrées par ce groupe jihadiste auraient déjà causé « des centaines » de morts et contraint des milliers de personnes à fuir la zone depuis le début de l’année.
Source : Afriksoir