Hier, jeudi 20 octobre 2022, la Maison de la presse du Mali a organisé à son siège, à Bamako, une rencontre de réflexion sur l’avant-projet de la nouvelle constitution. L’objectif de cette rencontre était de faire des propositions d’amélioration du texte, d’uniformiser les points de vue des acteurs des médias et d’élaborer une stratégie de prise en compte des préoccupations des médias maliens dans la future constitution. Au cours de cette rencontre, plusieurs propositions ont été faites par la presse malienne comme le droit d’accès à l’information, la garantie de la sécurité des journalistes, la garantie de la liberté de presse et d’expression.
Cette rencontre était présidée par le président de la Maison de la Presse du Mali, Bandiougou Danté, en présence des autres membres de son bureau, des responsables des organisations professionnelles de la presse comme Fakara Faïnké de l’Union nationale des journalistes du Mali (UNAJOM), des experts et modérateurs comme Thiona Mathieu Koné, Hameye Cissé, Sidiki N’Fa Konaté, Alou Djim, Sadou Abdoulaye Yattara, Séga Diabaté, Ibrahim Coulibaly. Dans ses mots de bienvenue, le président de la Maison de la Presse du Mali, Bandiougou Danté, a fait savoir que le Mali s’est doté d’un avant-projet de constitution.
Avant d’ajouter que le monde de la presse a besoin d’être libre, épanoui et d’occuper toute sa place dans la démocratie. « Sans la presse, aucune démocratie n’est possible. Voila la raison pour laquelle nous avons décidé d’organiser cette rencontre qui comprend 4 objectifs essentiels : il s’agira pour nous de réfléchir sur l’avant-projet de constitution ; de faire des propositions d’amélioration ; de sortir avec une position unanime de la presse malienne ; et enfin, d’élaborer une stratégie pour la prise en compte de cette position unanime de la presse malienne », a déclaré Bandiougou Danté.
A sa suite, le modérateur Hameye Cissé a déploré le fait que les médias n’étaient pas représentés dans la commission de rédaction de la nouvelle constitution. Selon lui, il est important de revoir l’article 15 de l’avant-projet de constitution qui stipule que : « La liberté de presse est reconnue et garantie. Elle s’exerce dans les conditions fixées par la loi » ; et l’article 87 qui souligne que : « Les Autorités administratives indépendantes exercent leurs missions, notamment dans les domaines de la médiation, de la régulation, de la vérification et du contrôle, de la protection des libertés et droits individuels, de l’organisation et la gestion des élections. Les Autorités administratives indépendantes sont créées par la loi ».
Quant à l’ancien ministre, Sidiki N’Fa Konaté, l’initiative prise par la Maison de la presse est à saluer. Il a mis l’accent sur l’article 7 de la constitution de 1992 qui précise que : « La liberté de presse est reconnue et garantie. Elle s’exerce dans les conditions fixées par la loi. L’égal accès pour tous aux médias d’État est assuré par un organe indépendant dont le statut est fixé par une loi organique ».
Selon lui, s’il n’y a pas une instance de régulation forte, il ya des risques de catastrophe. « Le travail qui a été fait par la commission de rédaction de la nouvelle constitution est excellent, mais perfectible », a-t-il dit. L’expert Sadou Abdoulaye Yattara ne mâche pas ses mots. Selon lui, cet avant projet de constitution est le texte le moins garni depuis 1992.
Lors des débats, plusieurs propositions ont été faites par la presse malienne comme la création d’un organe indépendant qui assure la régulation de l’ensemble de la presse malienne ; l’accès à l’information qui est un droit ; l’indexation de l’aide à la presse au budget national ; la garantie de la liberté de presse et d’expression ; la garantie de la sécurité des journalistes ; l’égal accès aux médias d’Etat etc.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain