Après avoir dominé le secteur bancaire national, le Groupe BDM-SA, avec ses six filiales à travers la sous-région (BDM-SA, BDU-CI, BDU-BF, BDU-GB, BDM-Sénégal, BDM-Togo), est le seul groupe bancaire malien présent dans le cercle restreint des douze grands groupes bancaires qui dominent le marché de l’espace UMOA détenant au moins 2% des actifs bancaires. A ce niveau, il contrôle une part de marché de 3, 6% dans un secteur où se croisent des ogres comme Attijariwafa bank du Maroc avec ses neuf filiales, UBA du Nigéria (5 filiales), Ecobank du Togo (premier groupe de l’UEMOA avec 8 filiales), Coris Bank du Burkina Faso (8 filiales ), ou encore BOA West Africa du Maroc (8 filiales ).
Outre le classement individuel des banques, le rapport d’activités 2023 de la Commission bancaire de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA) s’est appesanti sur celui des groupes bancaires. Il ressort qu’au 31 décembre 2023, 114 établissements de crédits de l’espace, soit une proportion de 72, 9% sont affiliés à 34 groupes bancaires. Ces affiliés cumulent 82,9% des actifs bancaires, 80,3% des guichets, 86,5% des comptes bancaires de la clientèle et 86,3% du résultat global net provisoire.
Cependant, parmi les 34 groupes, le rapport retient 12 qui sont les plus représentatifs avec au moins 2% des actifs bancaires. Ils représentent 78,6% du résultat net global provisoire.
L’expansion de la BDM a démarré en 2006
Le Groupe BDM-SA est le seul groupe bancaire qui figure au nom du Mali dans ce cercle restreint des mastodontes du secteur. Il se classe en dixième position avec ses six filiales au Mali, en Guinée Bissau, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Sénégal et au Togo. Au niveau de la sous-région, le premier Groupe bancaire malien représente une part de marché de 3,6%. Il détient 6,5% des guichets, 3,4% des GAB, 1,9% du nombre des comptes bancaires et 2,7% de part du résultat net global provisoire. Il devance ainsi BSIC Holding de la Libye ( 7 filiales, 2,9% de part de marché et 1, 4% de part de résultat net provisoire) et BGFI Bank du Gabon (3 filiales, 2,1% de part de marché et 1,8% de part du résultat net provisoire).
Il faut souligner que cette vision d’expansion du leader incontesté du secteur bancaire malien a démarré en février 2006 avec l’ouverture de la BDU (Banque de Développement de l’Union) en Guinée Bissau où le secteur bancaire de ce pays lusophone était confronté à d’énormes difficultés. Ce pari a été relevé avec l’engagement des responsables de la banque soutenus par les autorités maliennes et monétaires de la sous-région. Après le succès de cette première implantation hors du pays, la BDM-SA avait officiellement lancé ses filiales en Côte d’Ivoire, le 1er décembre 2016, au Burkina Faso, le 22 décembre 2016, au Sénégal, le 29 avril 2021, puis en novembre de la même année, la filiale du Togo avait ouvert ses portes. Il ne reste plus que le Niger et le Bénin pour que le groupe bancaire soit dans les huit pays de l’Union.
Trois groupes marocains parmi les 12 grands groupes
Ce classement des groupes bancaires de l’UMOA est caractérisé par la présence de trois groupes marocains dont Attijariwafa bank avec ses neuf filiales et succursales représentés dans notre pays par la BIM-sa. Ce groupe endosse 6,2% de part de marché et 8% de part de résultat net global provisoire.
Avec ses huit représentations, Ecobank est le premier groupe bancaire de l’UEMOA avec 9,5% de part de marché et 15,3% de part du résultat net global provisoire, suivi de la Société Générale de France avec ses cinq filiales (8,9% de part de marché et 11,7% de part du résultat).
Coris bank du Burkina Faso avec ses huit filiales dont celle du Mali, cumule 8,8% de part de marché et 9, 9% de part du résultat net provisoire et occupe la 3ème place. UBA Group également présente dans notre pays, se classe 9ème juste devant la BDM-SA. Le groupe d’origine nigériane avec ses cinq filiales représente 3,6% de part de marché et 4,2% de part du résultat net global.
A ces groupes, il faut ajouter Oragroup, NSIA, BOA West africa, Atlantic Business International. 22 autres groupes bancaires de moindre envergure exercent dans la sous-région.
Youssouf CAMARA
Source : L’Indépendant
