Banque malienne de solidarité : Des performances qui donnent le tournis

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Née en 2002, la banque a pleinement profité du préfinancement de la commande publique et en soutenant les investissements dans divers domaines. Pour se diversifier davantage, elle vise à présent l’essor de son portefeuille minier, l’élargissement de son implantation sur le territoire national et à l’international.

Hiberna tus n’en croirait pas ses yeux. Un financier qui se réveillerait d’une vingtaine d’années de sommeil découvrirait que la première banque du Mali – que ce soit par le bilan, par le montant des fonds propres ou par les résultats – est… la Banque malienne de solidarité (BMS-SA). Mieux, que cet établissement est né en 2002, l’année de sortie de l’album Can de Mah Kouyaté n° 2 qui a rendu un vibrant hommage aux Aigles du Mali et à la Coupe d’Afrique des nations organisée dans notre pays, on a assisté aussi à la sortie de l’album “Wati” (Le temps) d’Amadou et Mariam. Simples détails pour montrer comme a été fulgurante l’ascension de la banque. Elle truste en 2022 la première place. Très profitable et fortement capitalisée, elle affiche des performances qui donnent le tournis. Son total de bilan qui atteignait les 1 226 769 millions de FCFA au 31/12/2021 représentant une part de marché de 19,67%, est passé à 1 501 721 millions de FCFA au 31/12/2022 représentant une part de marché de 20,47%, soit une augmentation 22,41%. Les produits globaux d’exploitation se sont établis à FCFA 105,1 milliards au 31/12/2022 contre FCFA 87,7 milliards en 2021 d’où une augmentation de FCFA 17,4 milliards soit une hausse de 20%.Cette forte augmentation des produits d’exploitation bancaire a positivement impacté le niveau du PNB qui augmente de 13 956 millions de FCFA, en s’établissant à 75,6 milliards de FCFA en 2022 contre 61,7 milliards en 2021, soit un taux de progression de 22,63%. Le résultat avant impôt qui en découle, malgré le contexte socio-économique très difficile est bénéficiaire de 21,011 milliards de FCFA contre 1,513 milliard de FCFA en 2021, d’où une hausse de 19,5 milliards soit un taux de 1300%.

Forte emprunte dans les investissements

Son succès provient de la place occupée dans le financement des secteurs clés de l’économie malienne notamment l’eau, l’électricité, le coton, la fourniture des
engrais et intrants agricoles, les hydrocarbures à travers des financements directs et indirects accordés aux acteurs importants. La BMS-SA pèse lourd dans le crédit bancaire au Mali, avec une empreinte forte dans les projets d’investissement, qu’il s’agisse de l’’installation et l’acquisition de matériels destinés à une unité de cimenterie, de l’installation et le fonctionnement d’unités de production et de commercialisation d’eau minérale et de boissons gazeuses, d’unités de production et de commercialisation d’épices, de production de sucre ou encore des minoteries. Quand le préfinancement des marchés publics va bien, le paquebot bancaire va bien ! Cet accompagnement indirect de l’Etat dans les domaines de la santé, de la défense et de la sécurité, de l’éducation, la construction et l’entretien des routes, est un de ses points forts.

Tapisser le réseau

Ces performances sont appelées à s’accélérer. Si l’on en juge  par le grand axe de sa diversification en captant davantage de ressources nécessaires à ses besoins de financement et rattraper son retard dans le développement du portefeuille minier en raison de son impact positif sur le produit national brut. La stratégie consiste à se projeter davantage à l’international avec l’ouverture escomptée de deux succursales de la BMS-SA au Sénégal et au Togo-une demande a été adressée dans ce sens à l’Autorité de supervision  monétaire ouest-africaine (UMOA) – d’un bureau de représentation en Espagne courant. Autre vaste initiative : et tapisser le réseau national à travers l’ouverture de nouveaux points de services à Bamako et à l’intérieur dans le but de se rapprocher davantage de sa clientèle.

Ce modèle présente un grand avantage : il est suffisamment diversifié, s’arrimant fortement à la santé des sociétés minières, et à ses marges sur les taux d’intérêt. Ces derniers vont lui fournir une de ses grandes forces : une masse de liquidités bon marché, qui la rend plus indépendante que d’autres dans son refinancement. De vastes initiatives appelées à se renforcer par l’utilisation de plusieurs leviers portant notamment sur la poursuite de l’assainissement du portefeuille à risques et du renforcement des recouvrements de créances de la banque sur la clientèle, outre la campagne de vente massive des biens immobiliers adjugés à la banque.

Protection accrue

Déjà, la banque a réalisé avec brio au cours de l’exercice écoulée un audit sur la sécurité du système d’information en vue de la prise des mesures idoines permettant de le renforcer face à la recrudescence de la cybercriminalité. Juste pour rappel, la filiale malienne de Bank of Africa a été victime d’un acte de cyber délinquance. Il s’agit d’une attaque de type ransomware, un logiciel rançonneur, malveillant qui prend en otage des données personnelles. Ainsi, les hackers réclamaient une somme de 10 millions de dollars  – soit plus de 6,1 milliards de FCFA – pour effacer les données personnelles des clients de la banque. Certains clients ont d’ailleurs retrouvé une partie de leurs données sur internet. On peut citer à cet effet, des ambassadeurs, Azalaï Hôtel, CFAO Technologies, des ministères (Finances, Mines, Justice…) des VIP, des députés, des ONG… Sans passer sous silence près de 300 partenaires stratégiques institutionnels en Afrique comme en Europe. Aussi, 50 Go de données des forces de l’ordre ont été piratées en cette fin février 2023. Les échantillons des numéros de matricule des officiers, des extraits de naissance, des conversations internes constituaient ces données.

En 2022, la BMS a produit un solide résultat d’ensemble qui a surpassé les attentes en dépit d’un contexte national et international difficile marqué par les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) contre le Mali dont l’embargo économique et financier, auxquelles se sont ajoutées les conséquences de la crise en Ukraine et les effets persistants de la COVID-19.

Les chiffres clefs

– Le total du bilan en nette progression passant de 1 226 769 millions de FCFA au 31/12/2021 représentant une part de marché de 19,67% à 1 501 721 millions de FCFA au 31/12/2022 représentant une part de marché de 20,47%, soit une augmentation 22,41%.
– Les emplois globaux se chiffrent à FCFA 960 309 millions au 31/12/2022 contre
FCFA 773 939 millions au 31/12/2021, soit une progression de 24,08%. Sur cette période, la BMS-SA, a vu sa part de marché augmenter de 3,11 points, en passant de 21,90% à 25,01%.Y faisant suite, la BMS-SA garde la 1ère place en termes de participation au financement de l’économie nationale.
– Les ressources globales se chiffrent à 815 435 millions FCFA au 31/12/2022 contre 830 488 millions FCFA au 31/12/2021, soit une régression de 1,81%. Dans le même temps, la BMS-SA a vu sa part de marché augmenter de 0,54 point, en passant de 17,11% à 17,65%. En 2022, les ressources des banques ont été mises à rude épreuve à la suite des différentes crises précitées. A ce niveau, la BMS-SA se positionne à la 2ème place au plan de la collecte des ressources.
– Les produits globaux d’exploitation se sont établis à FCFA 105,1 milliards au 31/12/2022 contre FCFA 87,7 milliards en 2021 d’où une augmentation de FCFA 17,4 milliards soit une hausse de 20%.Cette forte augmentation des produits d’exploitation bancaire a positivement impacté le niveau du PNB qui augmente de 13 956 millions de FCFA, en s’établissant à 75,6 milliards de FCFA en 2022 contre 61,7 milliards en 2021, soit un taux de progression de 22,63%.
– Le résultat avant impôt qui en découle, malgré le contexte socio-économique très difficile est bénéficiaire de 21,011 milliards de FCFA contre 1,513 milliard de FCFA en 2021, d’où une hausse de 19,5 milliards soit un taux de 1300%.
– Aussi, il faut noter qu’en 2022, en respect des règles prudentielles de gestion en vigueur, la Banque a passé pour 2022, 34 milliards de FCFA de provisions pour dépréciation de créances et risques contre 35 milliards pour 2021.

Ibrahim Yattara

Source : L’Informateur 

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