A peine installé dans ses fonctions, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo fait face à une pénurie de sucre. Le besoin est estimé à 100 000 tonnes. A la faveur d’une conférence de presse, le 14 juillet 2023, il révélé les dispositions prises pour que le marché soit approvisionné dans les meilleurs délais.
Le Mali a urgemment besoin de 100 mille tonnes, selon le ministre. Son appel sera-t-il entendu ? Après avoir fait le point de la situation du marché, il a invité les opérateurs économiques à soutenir les efforts du gouvernement. Lequel pour ce faire, a-t-il expliqué, a pris un certain nombre d’engagements qui seront inclus dans un cahier des charges.
Selon Moussa Alassane Diallo, il est temps que le Mali sorte des crises de sucre, de riz et autres denrées de première nécessité. Aussi encourage-t-il les opérateurs économiques à mettre en place des projets structurants pour en finir définitivement avec le cycle infernal des pénuries. Il a proposé de promouvoir les Pme/Pmi et de mettre en œuvre des réformes structurelles visant à renforcer la capacité des opérateurs économiques à créer des emplois, à générer de la richesse et à contribuer à une croissance économique durable et inclusive. “Après 60 ans d’indépendance, il est vraiment regrettable de parler toujours de l’approvisionnement du marché. C’est un retard pour notre pays”, opine-t-il. Ce retard peut être corrigé selon lui si les opérateurs économiques s’inscrivaient dans une dynamique de planification et d’anticipation.
Le ministre Diallo s’est montré ouvert à la collaboration et a exprimé sa disponibilité à recevoir des propositions et suggestions des acteurs du secteur, en promettant d’apporter des solutions les plus adaptées aux réalités de l’industrie et du commerce. Il a exprimé sa détermination à résoudre les problèmes du secteur et à assurer un approvisionnement stable du marché.
Pénurie réelle ou provoquée ?
La pénurie de sucre est bien une réalité. Même s’il n’y a pas de rupture totale de stock de sucre, la rareté entraîne des spéculations de prix. Car depuis quelques semaines, cette denrée prisée se fait rare. Son prix a subitement flambé dans les boutiques qui en vendent. Comme pour ne pas rassurer les consommateurs, l’appel du ministre du commerce reste jusqu’ici sans échos au niveau des importateurs du produit. A en croire certains, l’arrêt des exonérations serait à l’origine de cette pénurie. On parle aussi de la crise de confiance entre le pouvoir et des opérateurs qui n’entendraient plus courir de risques.
Drissa Togola
Source : Le Challenger